Krän a écrit:ce n'est pas un terme du langage courant aujourd'hui.
Plus qu'avant tout de même.
Plus sérieusement, personnellement j'avoue, j'emploie parfois cette expression "mec hétéro cis blanc" (et souvent vieux avec

), mais exclusivement pour parler de cliché. Un exemple, dans le cadre de mon boulot, les vieux que je balade en visite correspondent trop souvent à ce cliché de "l'homme cis blanc hétéro", qui serait, en vrac (j'utilise le conditionnel puisqu'il s'agit bien d'un stéréotype, j'insiste là-dessus) : très sûr de lui, condescendant ou paternaliste avec les femmes (ça va avec le côté vieux/vieux jeu je suppose), qui s'écoute parler, qui n'hésite pas à m'interrompre ou à mettre ma parole en doute (alors que mon collègue mec, jamais), qui prend plein de place, etc etc.
C'est donc un truc que j'associe en fait au cliché du mec pas conscient de ses privilèges ou pire, du mec tout à fait conscient de ses privilèges, mais tellement bien installé dedans qu'il préfère ne pas le questionner. Le truc qui me semble important là-dedans, c'est qu'on est bien d'accord que ce fameux "mec cis blanc hétéro", il n'existe dans ma tête qu'en tant que cliché du "mec pas conscient de ses privilèges". Je n'irai pas reprocher à quelqu'un d'être un mec cis hétéro blanc.

On est bien d'accord que les mecs cis hétéro et blancs cumulent un certain nombre de privilèges, mais n'ont choisi ni d'être hétéro, ni d'être cis, ni d'être blancs, ni d'être des mecs, et encore moins d'avoir les privilèges qui y sont associés.
Dire qu'on va éviter de faire appel à des hommes pour se faire tatouer, hétéro ou non, cis ou non (avec tous les préjugés/délits de faciès qui vont avec, comme ça a été souligné plus haut), ça me semble d'une part exagéré, de l'autre complètement radical, et enfin, malheureusement, totalement pas l'assurance de ne tomber que sur des gens safe.

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D'un autre côté, je peux comprendre qu'une personne violée ou agressée par un homme ait du mal "irrationnellement" avec les mecs dans leur entièreté... Dans le sens où il s'agit d'une sensibilité individuelle et irrépressible, une peur, et finalement sûrement d'un syndrome de stress post-traumatique dans beaucoup de cas. Et aussi parce que la culture du viol, dans les groupes de mecs, est (suivant les milieux) assez répandue.
J'imagine toutefois que les personnes qui se trouvent dans la situation d'éviter une certaine catégorie de la population, en l'occurrence, les mecs cis (en admettant que ça puisse se voir sur la gueule des gens, ce qui est faux, encore une fois

), espèrent se mettre à l'abri à un moment, espérons-le temporaire, où elles se sentent potentiellement agressées par n'importe qui qui aurait l'air d'être possesseur d'un pénis. (Et le "aurait l'air" ici, est complètement discriminatoire évidemment)
Et qu'elles espèrent ainsi, en faisant appel à des femmes, ou des mecs trans, tomber sur des personnes qui ont une expérience de la vie similaire en terme de domination (les filles cis et les mecs trans ayant souvent été élevés dans un certain nombre de clichés associés cette fois aux femmes : les injonctions de soumission au désir masculin par exemple).
Je souligne "espèrent", car malheureusement, à mon avis, ça n'est pas du tout l'assurance de tomber sur des gens biens de ne fréquenter que des meufs cis ou des mecs trans.

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Bon. J'espère que je n'ai pas dit trop de conneries ni alimenté le débat outre mesure, je voulais juste apporter un avis sur cette expression. Et ça me fait réfléchir à mon propre usage de cette expression, et à sa pertinence (ou non pertinence d'ailleurs en l'occurrence), du coup c'est plutôt intéressant pour moi aussi.
