Quelques heures après ton tatouage, plus rarement quelques jours ou semaines, tu as remarqué un halo bleuâtre, verdâtre, autour des lignes de ton motif. « Sans doute un hématome », as-tu pensé. Seulement voilà, le temps a passé, ton tatouage a guéri et ce halo flou vaguement bleu est toujours bien présent.
Il s’agit sans doute d’un blow out, une complication relativement courante du tatouage : l’encre, au lieu de rester sagement à sa place, a fusé, s’est diffusée sous la peau.

Que s’est-il passé ?
Difficile à dire exactement : le blow out (que l'on trouve parfois orthographié "blowout" ou "blow-out") fait partie des effets secondaires du tatouage qui n'ont encore pas ou peu été étudiés. On sait que la diffusion anormale de l’encre a lieu durant la période de cicatrisation, la plupart du temps rapidement après la séance et serait due à son dépôt dans les tissus graisseux de l’hypoderme, très (trop) en profondeur.

Si tout va bien, l'encre du tatouage est déposé dans le derme, à proximité de sa jonction avec l'épiderme.
Si l'encre atteint la couche profonde de la peau qu'est l'hypoderme, c'est le blow out.
Ce qu’on sait moins, c’est comment expliquer la présence de l’encre à cet endroit.
Certaines explications mettent directement en cause l’action du tatoueur qui peut piquer trop profond à cause d’une main trop lourde, d’un mauvais réglage de sa machine, d’un manque d’expérience… Pourtant, les blow out se retrouvent aussi parfois sur des pièces réalisées par d’excellents tatoueurs.
La finesse de la peau semble également jouer un rôle dans l’apparition du halo, puisque le blow out intervient généralement sur des zones où la peau est particulièrement fine et/ou fragile : dos des mains et des pieds, clavicules, intérieur des biceps...
C’est grave, docteur ?
Ce n’est pas vraiment grave : on se rassure, un blow out n’est pas dangereux pour la santé et ne nécessite pas de traitement médical. Ce n’est pas le signe d’une infection ou d’une allergie et cela n’empêche pas de cicatriser.
Le problème posé par le blow out est purement esthétique, et c’est déjà bien assez embêtant comme ça.
Que faire ?
Malheureusement, il n’y a pas grand-chose faire, ni pour empêcher l'apparition du halo, ni pour le faire disparaître une fois qu'il est là.
Alors, bien sûr, on commence par attendre la cicatrisation complète du tatouage, et si possible on laisse passer un peu de temps pour voir comment le halo évolue.
Les blow out ont tendance à s'estomper légèrement avec le temps, probablement parce que l'encre peut continuer à s'étendre dans les tissus graisseux et devenir ainsi moins visible, car moins concentrée. Si le halo est léger au départ, il est possible qu'on finisse par ne plus le voir ou ne plus le remarquer, à condition d'attendre assez longtemps : les témoignages évoquent des périodes d'un an ou plus.
En revanche, si le halo est important, très étendu ou très foncé, il ne disparaîtra pas seul, bien que son aspect puisse s'améliorer quelque peu, et il faut alors envisager d'autres solutions pour s'en débarrasser.
Contrairement à une idée répandue sur le net, le recours au laser semble permettre de bons résultats sur certains motifs. Le docteur Nicolas Kluger, dermatologue spécialiste des questions médicales sur le tatouage, indique dans plusieurs articles que le laser Q-Switched serait efficace et les cliniques de détatouage présentent de plus en plus souvent d’impressionnants avant-après en la matière.
Finalement, et comme souvent en la matière, l’option la plus efficace et la moins chère pour corriger le tir est tout simplement de tatouer la zone du blow out afin de camoufler le halo. Ajout d’un fond, agrandissement du motif, cover, blast over, les possibilités sont nombreuses et relativement facile à mettre en place lorsque le halo est clair.