Le Cover Le Cover Up (« cover » pour les intimes ou encore « recouvrement » pour les francophiles) désigne, comme son nom l'indique, un tatouage qui vient en recouvrir un autre, préexistant, afin de le masquer.
Il ne s'agit pas d'un style ou d'une technique précise, et les possibilités sont nombreuses ! Voici donc quelques pistes pour s'y retrouver, avant de se lancer.



cover de Nicoz Balboa, des feutrages à l'encrage Pourquoi passer par la case cover ? Parce qu'on estime son tatouage raté, parce qu'il ne nous correspond plus, parce que son emplacement gêne dans la réalisation d'une nouvelle pièce, souvent plus grande… Moins onéreux et moins douloureux que
le laser, le cover est sans doute le moyen le plus simple et le plus efficace de se débarrasser d'un ancien tatouage qui ne nous satisfait plus, à condition, bien sûr, de vouloir rester tatoué.
Grands ou petits, récents ou anciens, clairs ou foncés, tous les tatouages peuvent être recouverts, sous réserve de faire les bons choix et de s'adresser à la bonne personne.
Comment construire son projet ? Quand on porte un tatouage qu'on veut voir disparaître, on peut être tenté de parer au plus pressé, d'accepter n'importe quelle solution, aller voir n'importe qui en demandant n'importe quoi, « quelque chose qui cache l'ancien ! »… Rien n'oblige pourtant à ce qu'un cover ne soit qu'un rattrapage.
La première chose à faire est tout simplement de considérer le recouvrement comme un tatouage à part entière, ce qu'il est effectivement. Partant de là, construire un projet de cover n'est pas très différent de
construire n'importe quel autre projet : il faut trouver
un style, un motif,
un tatoueur… Comment serait ce nouveau tatouage, dans l'idéal, s'il ne fallait pas couvrir une ancienne pièce ?
Une fois que ces attentes essentielles sont bien définies, il ne reste plus qu'à vérifier qu'elles pourraient s'appliquer à un cover et finaliser le projet en tenant compte des contraintes dues à la nécessité de dissimuler un tatouage préexistant. A ce stade, il peut être intéressant de travailler avec le tatoueur que l'on a choisi et de s'en remettre à son expérience : c'est lui le plus à même de déterminer ce qui va fonctionner ou non.
Dans certains cas, si le tatouage à recouvrir est trop foncé ou trop massif, quelques séances de laser peuvent être utiles pour préparer le cover, afin d’atténuer le motif original et de retrouver ainsi plus de possibilités. Là encore, le conseil d'un bon tatoueur s'avère précieux afin de déterminer si cette étape est nécessaire ou non à la réalisation du nouveau projet.
cover par Raphaël Tiraf Le bon tatoueur pour un cover ? Bonne nouvelle : le cover ne se réduit pas à un style en particulier ! On ne trouvera donc pas de spécialiste cover, comme on peut trouver un spécialiste du old school.
Le recouvrement exige cependant un bon tatoueur, on choisira donc quelqu'un qui est performant dans le style que l'on souhaite pour le nouveau tatouage, de préférence avec de l'expérience en matière de camouflage et une grande maîtrise technique.
Enfin, certains professionnels refusent de pratiquer le cover mais, pas de panique, nombre d'entre eux se lanceront volontiers dans l'aventure.
cover par Eskimo Quelles sont les contraintes ? En matière de tatouage, une nouvelle couche d'encre ne va pas nécessairement cacher la précédente. On ne peut pas simplement poser un nouveau motif par-dessus l'ancien, comme on le ferait sur une toile peinte, par exemple.
Avant tout, et c'est une évidence,
le nouveau tatouage doit être couvrant. On ne peut pas cacher l'ancien motif par du vide ! Ça ne veut pas dire qu'il faut forcément oublier les motifs ajourés, mais qu'on doit soit leur donner un fond couvrant, soit les réserver à une partie du tatouage qui ne recouvrira pas directement l'ancienne pièce.


un dos complet par Karl Marc qui intègre deux covers Dans la plupart des cas, le nouveau tatouage sera
plus grand que l'ancien. On parle souvent d'un minimum d'une fois et demi ou deux fois plus grand, mais plus on est prêt à agrandir et plus le cover est facile !
Cet agrandissement permet de changer la construction de la pièce et de diriger le regard sur de nouveaux éléments. L'ancien motif est ramené à la dimension d'un détail, voire d'un fond, ce qui le rend plus facile à camoufler (et à oublier si d'aventure il se voyait toujours un peu).
Il est également souhaitable que
le nouveau motif reprennent tout ou partie des formes de l'ancien. Ainsi, on évite au maximum les traits parasites qui pourraient demeurer visibles sous le nouveau tatouage. De plus, cette approche peut permettre d'optimiser la taille du cover, de faire plus petit en utilisant judicieusement ce qui existe déjà, ou de limiter les zones de remplissages sombres.
cover de Konstanz K, la forme du renard intègre celle du phénix qu'il cache Enfin pour rendre l'ancien tatouage invisible, on privilégie
des couleurs foncées ou opaques.
D'une manière générale, on ne peut pas cacher un tracé noir, ou une couleur sombre, par un aplat clair. Cependant, certains pigments et donc certaines encres, sont réputés plus opaques que les autres, et permettent alors de cacher d'autres couleurs pourtant plus foncées. C'est notamment le cas du bleu, ce qui rend son utilisation intéressante dans le cadre d'un cover.
Réaliser un cover ne condamne donc pas à des torrents d'encre noire, d'autant que l'emploi de couleurs vives autour de la zone à couvrir est un excellent moyen d'attirer l’œil loin de ce qu'on essaie de cacher.


cover par Olivier Julliand Et si on voyait tout en noir ? Quand rien d'autre ne semble possible, il y a pourtant et toujours une possibilité que rien n'arrête : l'aplat de noir.
Le blackwork et les tatouages qui jouent sur de grands aplats massifs ont le vent en poupe, de nombreux tatoueurs en ont fait leur spécialité. A condition, bien sûr, d'apprécier ce style, voilà une option tout à fait efficace pour faire disparaître une pièce qu'on n'apprécie plus.
Du noir, d'accord, mais pas que ? Ces dernières années, certains tatoueurs se sont lancés dans l'expérience de tatouer sur des aplats noirs, en couleur ou avec de l'encre blanche. Les résultats sont intéressants mais attention, ce n'est pas encore une pratique courante.


3 séances de couleurs par-dessus un aplat noir, par Easy Sacha
tatouage en blanc sur aplat noir, par Nathan Mould Je ne l'aime plus... mais je l'aime encore !Un tatouage qui n'apporte pas satisfaction n'est cependant pas forcément voué au cover.
Peut-être ne lui manque-t-il qu'un petit détail, une retouche, un peu d'éclat pour devenir la jolie pièce qu'on espérait ? Dans ce cas, un simple rattrapage est envisageable, toujours avec l'aide d'un bon tatoueur qui saura reprendre les défauts techniques et ajouter la petite touche qui fera la différence.
Et si l'on est lassé d'un tatouage auquel on n'a pas envie de dire adieu complément, il est possible de tatouer par-dessus sans le cacher entièrement : c'est ce qu'on appelle le
blast over.
Quelles que soient les raisons qui amènent à penser à un cover, il est important de se laisser le temps de la réflexion.
Il peut arriver de penser à faire recouvrir son tatouage tout juste piqué, tout neuf. Dans ce cas particulièrement, patience : il faut parfois une période d'adaptation pour accepter un tattoo. Alors on laisse cicatriser avant de prendre toute décision, et on vient en discuter ici : Sentiment après tatouage.